Abdelmohcine Nakari est né en 1974 à Tanger ou il vit et travaille.
Abdelmohcine Nakari construit des espaces et des jeux de langage.
Son travail traite de la désacralisation de l’objet religieux, de la déconstruction, de la fin des dogmes et des idéologies. Il s’intéresse spécialement à l’idée de la fragmentation et la reconstruction.
Cela peut s’appliquer à des assemblages photographiques, des écrans de télévisions, des lecteurs DVD, Un non-conformisme avec la société qui est loin d’être parfaite. Ses assemblages photographique, vidéos, installations, mettent au jour nos ambiguïtés, nos doutes, nos peurs, nos désirs. Ils pointent l’actuel de notre monde, ce qui survient dans l’accident et en révèle la structure. L’œuvre de Abdelmohcine Nakari offre un regard sur le monde à partir d’un autre angle de vue, en refusant d’être aveuglé par les conventions.
Son travail a été présenté au sein de nombreuses expositions personnelle et collectives : Musée d’art contemporain de O porto, biennale de Marrakech, la Gaité lyrique de Paris, cinéma Nova de Bruxelles…
Est ce que vous pouvez nous parler de la démarche de ces compositions, constructions…?
Abdelmohcine Nakari :
Il y a deux éléments obligatoirement présents dans ce travail :
La fragmentation et l’assemblage.
Le fragment est un morceau d’une chose qui a été cassée, brisée ou déchirée ; une partie d’une œuvre dont l’essentiel a été perdu ou qui n’a pas été composé suggérant une violence. La séparation du fragment entraîne la destruction de la totalité. Cette trace du passé acquiert pourtant son autonomie, et de cette entité nouvelle naît une dynamique potentielle forte qui fonde des pratiques artistiques majeures.
La pratique de l’assemblage brasse les notions d’hétérogénéité et d’homogénéité, déjà abordées par ailleurs. On crée un nouvel ensemble, particulièrement riche sémantiquement car il regroupe des parties qui
elles-mêmes recèlent des totalités absentes : cette structure de renvois multiples est ainsi porteuse d’une riche chaîne de significations.