TANGER EN DÉTAIL
VIVE LE CODE SANS CODE
J’aime la SIGNALISATION au MAROC, et en général en AFRIQUE, car elle est interprétée avec beaucoup d’humour, de liberté d’expression et un certain sens du détournement.
Les panneaux d’arrêt et de stationnement sont RELATIFS, avec des marquages maladroits dégoulinant de peinture fraîche et mal faite.
Rien n’est DÉFINITIF, tout est dégradé par le temps et par les hommes.
Les panneaux en tôle sont détournés par la rouille et la couleur. La symbolique de la barre blanche et du SENS INTERDIT est relative, car elle penche une fois à gauche, une fois à droite, et elle flirte avec STATIONNEMENT INTERDIT, mais INTERDIT par QUI ? et respecté par QUI ? C’est le sens de cette question.
STOP devient STUP – Rouler AU pas devient « rouler OU pas », etc.
La cohabitation entre les usagers, déplacée par les graffitis et les traces dérisoires vers les sphères de la pure poésie et des signes du passé, nous invite à relativiser.
Les panneaux de protection des animaux et des piétons ont disparu, si bien qu’on écrase en toute tranquillité.
Croiser – Dépasser – Être dépassé est une invitation à la discussion fraternelle et amicale. La ligne blanche continue vous invite à chevaucher ou à franchir, bon gré mal gré.
Les idéogrammes et les symboles sont une invitation à l’interprétation picturale, de vrais génies de la peinture s’exercent ici.
Les panonceaux «charrettes à bras» ou «traction animale» sont bien connus ici, donc on n’en fait pas, on s’en fiche.
Mais la vie dicte d’autres codes visuels plus décontractés et plus relaxes, donc soyons tous ARTISTES.
« CIRCULEZ, IL N’Y A RIEN À VOIR ! »